De nouvelles formes de travail sont en train d’émerger qui laissent entrevoir une redéfinition de la notion de travail. Les schémas classiques, les chemins tout tracés ont mené beaucoup d’entre nous sur des voies professionnelles sans issue. Ces voies pouvaient être la réponse à une quête de confort, de sécurité matérielle, de conformité à un idéal social, de loyauté familiale. Elles semblaient être la porte vers la sérénité et le bonheur. Cependant, je rencontre dans l’exercice de mon métier, de plus en plus de personnes qui me racontent une histoire similaire. Après avoir, pendant un certain nombre d’année, été « fidèle au poste », et exercé un métier qui n’était pas réellement leur choix, elles ressentent au fond d’elles, un sentiment de vide. Elles sont envahies par des doutes, des questionnements quant à leurs rôles, leur place, leur utilité. Elles commencent alors à remettre en question leur vie professionnelle, leurs compétences professionnelles et leur valeur en tant que personne. Le mal être s’installe avec les remises en question, la perte de sens, les doutes, la culpabilité, le sentiment d’incompétence. Si il n’est pas entendu, ce mal être peut mener au burn out.
La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, les parcours professionnels ne sont plus linéaires comme cela pouvait être le cas il y a quelques années, où des personnes faisaient toute leur carrière professionnelle au sein de la même entreprise. Des possibilités existent pour réfléchir à un nouveau projet professionnel (Bilan de Compétences, VAE, VAP, CEP) et pour reprendre une formation (CPF).
Il est normal d’avoir envie de changement. Au fur à mesure que nous prenons conscience de nous même, nous apprenons à identifier nos réels besoins et prenons des décisions en conscience, qui vont favoriser notre bien-être.
Car rester à un poste qui ne nous satisfait plus ne peut être que néfaste pour notre santé mentale.
L’inconfort qui nous assaille lorsque nous ne nous sentons plus à notre place dans notre environnement professionnel est alors une signal de détresse qu’il faut être capable d’entendre comme un bienfait pour nous aider à changer de cap.
Le changement ne devrait pas être considéré comme un échec mais comme une redirection et un moyen de se mettre sur ses propres rails. Toutes les expériences précédentes ont été nécessaires à cette étape et sans elles, le changement n’aurait certainement pas été possible.
La suite du parcours est alors une continuité et non une rupture avec ce qui s’est passé avant. On avance, fort de tout ce qui a été vécu et expérimenté avant et ces bagages vont faire de nous le professionnel que nous serons dans notre nouvel environnement professionnel.
Le nouveau projet peut alors s’exprimer dans un cadre tout à fait différent et rassembler les centres d’intérêt et les motivations personnels et professionnels. Il est même possible d’exercer plusieurs activités qui viendront nourrir les différentes aspirations. On parle de profils multipotentiels, de slasheurs, de travailleurs nomades… Peut être vous reconnaîtrez vous dans ces profils. L’idée étant de créer son activité à partir de différents centres d’intérêt et de proposer ses services – passions. Il est intéressant de voir que la créativité revient sur le devant de la scène. En effet, ces différents profils sont très créatifs et laissent libre cours à leur imagination pour proposer différents services en apportant leur singularité.
Passer d’un statut salarié à indépendant peut faire peur. J’en conviens. Il est alors possible de garder un pied dans le salariat et développer en parallèle une activité en indépendant ou bien de rester simplement dans le salariat. Tout est possible en fait… Il suffit de poser les choses, de mettre en place les étapes et les moyens qui permettront de mettre en place vos nouveaux objectifs professionnels. Accepter de se laisser le temps pour bien penser ce projet, de comprendre le sens que nous souhaitons lui donner, l’environnement dans lequel nous souhaitons évoluer, le public que nous souhaitons toucher… c’est donner à son projet toutes les chances de réussir.
La notion de travail est en train de connaître un changement en profondeur. Il me semble que le travail devrait être au service de la société et contribuer à l’améliorer. Pour cela, chacun devrait avoir la possibilité de se repositionner pour offrir ses talents au monde pour le bonheur de tous. En effet, une personne épanouie dans son travail se sent utile, rayonne, diffuse du positif et peut ainsi contribuer à apporter du mieux-être autour d’elle.
Marie Carmen Paratian
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